L’histoire de Grégory Marciano est intimement liée à celle de Sushi Shop, enseigne qu’il cofonde en 1998 et qui devient en quelques années le leader européen de la restauration rapide de sushis. Juriste de formation, inspiré par un voyage aux États-Unis, Grégory transforme sa passion naissante pour la cuisine japonaise en un concept novateur : sushis créatifs, abordables et livrés à domicile. Retour sur le parcours d’un entrepreneur qui a su allier audace, persévérance et vision stratégique pour bâtir un empire.
Des études de droit à la découverte des sushis
- Formation initiale : Grégory Marciano suit des études de droit à Paris. Passionné mais sans vocation juridique affirmée, il cherche un projet concret à mener.
- Ouverture internationale : En 1995, il part un an aux États-Unis dans le cadre de ses études et y découvre les sushis à emporter, un concept quasi inexistant à l’époque en France.
Ces premiers pas hors de France éveillent sa curiosité pour l’entrepreneuriat et le poussent à envisager la restauration comme un terrain d’innovation.
Le déclic aux États-Unis
Aux États-Unis, Grégory est séduit par :
- Le format “grab & go” : des comptoirs proposant des sushis frais, prêts à emporter ou à se faire livrer.
- La créativité culinaire : alliances audacieuses d’ingrédients, packaging soigné et marketing jeune.
- Le rapport qualité-prix : des tarifs accessibles, même en milieu urbain.
À son retour à Paris en 1996, constatant l’absence de toute offre similaire, il décide de transformer cette inspiration en concept entrepreneurial.
La création de Sushi Shop en 1998
Avec son ami d’enfance Hervé Louis, également attiré par l’aventure commerciale, Grégory Marciano :
- Lance le premier point de vente rue de Longchamp à Paris, sur seulement 30 m².
- Mixe tradition et originalité : makis, sashimis et créations maison (spring rolls, tulipes de saumon).
- Mise sur la fraîcheur et la rapidité : produit préparé à la demande pour garantir qualité et variété.
Le succès est au rendez-vous dès les premiers mois, confirmant l’intérêt d’un positionnement “fast good” dans la capitale.
Les premières années : croissance organique et apprentissages
Entre 1998 et 2004, les co-fondateurs :
- Ouvrent un nouveau point de vente par an, consolidant le savoir-faire opérationnel (recrutement, logistique, sourcing).
- Affinent le concept : carte renouvelée, process de production optimisés, outils de suivi de la qualité.
- Affrontent les défis : gestion de trésorerie, recrutement de cadres, adaptation aux réglementations d’hygiène.
Cette phase “pépinière” permet à l’équipe fondatrice de tester et fiabiliser son modèle avant de passer à l’échelle : les fondamentaux sont posés.
Passage à la franchise et accélération du développement
En 2006, grâce à un troisième associé, Adrien de Schompré, Sushi Shop initie la franchise :
- Standardisation : manuels opératoires, charte graphique et formation des franchisés.
- Accompagnement : assistance au choix des emplacements, marketing local et support technique.
- Expansion rapide : de 2006 à 2010, le réseau passe de quelques unités à plus de 75 points de vente en France, avec l’ouverture d’environ 20 à 30 nouveaux magasins par an.
La franchise consacre la capacité de Grégory à déléguer et à structurer une croissance maîtrisée, tout en préservant la qualité de l’offre.
LBO, LSE et expansion internationale
Pour financer sa montée en puissance, Grégory Marciano orchestrera plusieurs étapes capitalistiques :
- 2011 : premier LBO mené avec Naxicap Partners, qui injecte 32 M€ et ouvre la voie à un partenariat long terme.
- 2018 : cession à AmRest pour 240 M€, actant le passage à une nouvelle étape de développement sous l’égide du géant européen de la restauration.
- Internationalisation : déploiement en Belgique, Luxembourg, Espagne, Italie… Aujourd’hui, Sushi Shop compte plus de 160 établissements dans une douzaine de pays.
Ces choix financiers et stratégiques témoignent de la vision de Grégory, capable de conjuguer indépendance et ouverture au capital pour accélérer l’expansion.
Innovations produits et partenariats prestigieux
Sous la houlette de Grégory, l’enseigne multiplie les collaborations :
- Chefs étoilés : cartes spéciales imaginées avec Cyril Lignac, Jean-François Piège, Thierry Marx ou Joël Robuchon.
- Design et lifestyle : partenariats avec Christofle, Kenzo Takada, Lenny Kravitz et Kate Moss pour des collections capsules.
- Services digitaux : lancement d’une appli de commande, d’un système de fidélité sur smartphone et de bornes interactives en magasin.
Ces innovations renforcent l’image de marque et créent un “effet waouh” indispensable pour se différencier dans la restauration rapide.
Style de leadership et vision entrepreneuriale
Plusieurs traits caractérisent le management de Grégory Marciano :
- Esprit “test & learn” : déploiement rapide de pilotingues A/B, ajustement en temps réel.
- Culture de transparence : communication régulière avec les équipes et les franchisés.
- Priorité au client : feedback client systématique pour faire évoluer l’offre.
- Exigence opérationnelle : processus standards rigoureux, audits qualité fréquents.
Ce leadership pragmatique permet d’allier vitesse d’exécution et maîtrise de la qualité, gages de la réussite de Sushi Shop.
Leçons clés tirées de son parcours
- Transformer une passion en business : détecter un manque sur le marché et y répondre avec un concept fort.
- Commencer petit : tester son idée à l’échelle locale avant de généraliser.
- Structurer la croissance : normaliser les process et former les partenaires pour passer à l’échelle.
- Concilier indépendance et partenaires financiers : savoir s’entourer d’investisseurs sans perdre sa vision.
- Innover constamment : produits, services et alliances pour entretenir l’intérêt et l’attraction de la marque.
Ces enseignements, issus de l’histoire de Grégory Marciano, s’appliquent à tout entrepreneur désirant bâtir une marque pérenne.
L’histoire de Grégory Marciano est celle d’un autodidacte devenu chef d’entreprise visionnaire. De ses études de droit à ses premiers pas dans un minuscule point de vente parisien, jusqu’à l’internationalisation de Sushi Shop, il démontre comment un concept innovant, allié à une exécution méthodique et à un leadership centré sur le client, peut bouleverser un marché. Son parcours illustre aussi l’importance de la flexibilité capitalistique pour accélérer la croissance et pérenniser le succès.